Quelques minutes suffisent.
Mes journées du mercredi ressemblent maintenant à celles de toute mère au foyer active : une course.
Courses alimentaires le matin, devoirs du lardon en début d’après-midi, danse de la lardonne à 16 h, judo du lardon à 17 H 30…Ajouter à cela, mercredi dernier une visite chez le coiffeur pour le jeune homme, une autre visite à décathlon pour acheter un bonnet de bain pour le même fiston, pour la piscine du jeudi…et vous avez un super mélange d’activités pour maman active et n’ayant pas le choix…et que l’on ne me dise pas que je ne fais pas de sport.
Donc fidèle à mes nouveaux mercredis, j’accompagne fiston au judo, traînant avec moi la cadette.
Fiston s’habille dans le vestiaire et nous rentrons tous les trois dans la salle de sport. Pépette est à mes côtés. Le cours n’a pas encore commencé. Fiston court déjà sur le tapis, tellement bien que la veste de kimono laisse apparaître son torse pâlichon. Je l’appelle, lui fait signe, je m’avance pour lui remettre son kimono.
Après la danse, après une pause au parc de jeu, maman et moi accompagnons Clément au judo. C’est chouette le judo, tout le monde court partout. Il n’y a bien que le grand monsieur en bleu qui me fait un peu peur : le prof qu’ils disent. Papa l’appelle le schtroumpf, mais pas devant lui, il aurait bien trop peur qu’il lui fasse une super méga prise.
Dans la salle, il y a toujours beaucoup de monde. Des grands , des petits…
Je suis maman, jusque dans la salle.
Que tout me paraît grand….
Bah, elle est où ma maman, je ne la vois plus.
Elle est sortie de la salle ? Je vais voir.
Je me retourne. Bah, où est Léanne ? Je regarde à droite, à gauche, parmi tous ces enfants qui courent. Je ne la vois pas.
Un monsieur me dit de l’attendre, qu’elle va arriver.
Un papa arrive, me parle. Je coupe court, lui dit que je cherche Léanne.
Ah, il l’a vue vers la sortie.
Toujours pas de maman. Je sors. Je suis dehors.
Pas de Léanne vers la sortie. Je me dirige vers la porte en l’appelant. Une maman me dit qu’elle est dehors.
Je suis dehors mais toujours pas de maman. Bah, je vais aller à la voiture. Une voiture rouge ça se remarque. Facile, faut juste traverser la route.
Je suis dehors. LEANNE !
J’entends pleurer : « Maman !!!!!!! »
Je cours.
Je pleure. C’en est trop, où est ma maman ? Des gens me regardent, personne ne m’aide !
Elle est là près de la voiture en larmes.
Nous nous serrons mutuellement. Un soupir, un soulagement. Un peu traumatisées toutes les deux. Pas très fières mais heureuses.
Quelques minutes d’inattention suffisent.
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