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jardin secret
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17 juillet 2022

Lassitude

10 jours depuis la fin de l'année scolaire. 10 jours de vacances un peu dense. Je me sens toujours fatiguée. J'ai fini cette année sur de la fatigue, et elle perdure. J'ai aussi fini cette année, en me disant qu'il fallait que je réfléchisse sérieusement à une reconversion professionnelle. C'est la première fois que j'y pense aussi sérieusement et je crains que ma future classe de l'année prochaine ne m'aide pas à voir les choses autrement. D'ordinaire, j'aime me replonger dans la préparation de l'année suivante, mais là, je sais d’ores et déjà qu'un "cas lourd" va intégrer ma classe en septembre et cela me démotive d'avance. Les années passent et physiquement, il ne faut pas se leurrer, on a moins la gniaque qu'il y a 10 ans de cela... alors, j'ai du mal à me projeter encore en classe quand j'aurai passé les 60 ans. Je me dis que c'est le moment de passer à autre : l'approche de la cinquantaine et deux grands enfants (je devrais plutôt dire deux jeunes adultes) qui ne me demandent plus une grande disponibilité. Je sais que mon état d'esprit actuel, est également lié à la fatigue du moment mais quand je vois la direction que prend l'éducation nationale, je crois que je n'ai plus rien à attendre d'elle. Je vais réfléchir et de toute façon, prendre le temps de poser et de construire mon projet professionnel.

L'état de santé de ma mère me préoccupe encore beaucoup. Cela fait à nouveau des mois qu'elle ne va pas bien et j'ai de moins en moins la force pour affronter cela. Je ressors à nouveau de certaines visites avec les larmes aux yeux. Là aussi je fatigue. Ma nièce est montée pour la voir. Nous y sommes allées 3 fois depuis son arrivée. La première fois, ma mère a quasiment pleuré tout le temps, la deuxième fois, elle était plutôt en forme (oh miracle) et vendredi c'était juste l'horreur. C'est très difficile à vivre cette maladie psychiatrique, pour elle en premier mais par rebond pour les autres et moi, en premier ligne. J'en suis à nouveau au stade où j'appréhende d'entendre sonner mon téléphone et de voir son nom apparaître, d'entendre sa voix plaintive et suppliante. Je comprends quand elle me dit que ce n'est pas une vie, mais en même temps de par sa maladie, elle entretient cette vie et cet état. Je suis bien impuissante... autant que le médecin de la maison de retraite, qui soit dit en passant, n'a pas non plus inventé l'eau chaude, tout médecin qu'il est. Quand ma mère m'appelle, elle est parfois au bord de l'hystérie. J'avoue que cela m'inquiète. Ce n'est pas quelque chose que je ressentais trop avant. Maintenant, elle devient parfois agressive avec ses "personne ne comprend, je suis toute seule, je ne peux m'appuyer sur personne..." Ben tiens... je dois être devenue un fantôme, moi, toujours au front.

Parfois, je reste zen et patiente et parfois je m'énerve. Quand elle me dit pour le n ième fois qu'elle voudrait en finir, qu'elle veut mourir... La dernière fois, elle me disait que personne ne comprenait sa maladie (ce qui n'est pas faux), qu'on lui reprochait d'être malade... "Quand tu as eu ton cancer, je ne t'ai pas reproché d'être malade, je n'ai pas dit que tu le faisais exprès". Alors là, ça a été la goutte de trop dans ma jarre bien pleine. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que lorsque j'avais eu mon cancer, elle n'avait pas été là pour moi et qu'il avait fallu encore en plus que je m'occupe d'elle ! Fallait que ça sorte. Et un plus, je crois que je suis une des personnes qui a le mieux intégré qu'elle ne faisait pas exprès de foutre sa vie en l'air, même si cela m'exaspère et que parfois, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle ne vit que pour ses douleurs et qu'elle s'enfonce dans cet état de lamentations continuelles pour qu'on s'occupe d'elle. Ce qui ne doit pas être non plus complètement faux car souvent j'entends souvent dire, par les pensionnaires ou les infirmières, quand j'arrive à la maison de retraite et qu'elle me joue sa n ième symphonie de lamentation : " Ah pourtant ça allait bien ce matin...".

Bref, je deviens un peu aigrie et moins compréhensive en ce moment.

Je pars normalement 10 jours dans le sud mercredi, ça devrait me faire du bien de m'éloigner.

 

 

 

 

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Commentaires
S
Ça me fait beaucoup de peine ce que je lis à propos de ton boulot. D'autant plus que ça fait écho à ce que me disent les copines qui se sont, comme toi, toujours extrêmement investies dans leur travail et qui en arrivent, comme toi, à cet État de lassitude extrême qui vous fait penser à une reconversion. Je ressens un immense sentiment de gâchis et l'impression que la société se delite lamentablement 😟. J'espère que tu trouveras sereinement la bonne porte de sortie. <br /> <br /> <br /> <br /> Quant à ta mère... Je sais qu'elle est malade mais la remarque sur ton cancer est d'une violence inouïe. Te reprocher d'avoir un cancer ??!! Je n'en reviens pas... Je ne connais pas cette maladie mais je te trouve sincèrement admirable de continuer de la soutenir et d'être là pour elle avec la violence qu'elle t'exprime comme seule réponse à ta gentillesse. <br /> <br /> <br /> <br /> Je te souhaite un séjour dans le sud serein près de ton papa et ensuite une déconnexion parfaite à Oléron avec ton gentil mari🥰.
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A
Partir en vacances quelque temps permet de s'aérer la tête quand on a un trop-plein de lassitude et d'amertumes comme cela semble etre ton cas en ce moment. <br /> <br /> <br /> <br /> La situation avec ta mère n'est pas évidente, c'est meme pesant. Je connais un peu ça aussi avec ma mère qui a passé sa vie à se lamenter sur tout pour attirer l'attention. C'est pénible mais... qu'y faire ? ça demande de la patience, de la résignation aussi. C est une situation qui peut devenir rapidement étouffante, mais peut etre que ta mère cherche simplement à établir un dialogue avec toi, non ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je te souhaite bonne chance pour ta reconversion professionnelle. Moi aussi je suis dans ce cas, étant donné que passé 40 ans on est jugé "vieux danseur à la retraite". C'est vrai que l'éducation nationale est désespérante pour les profs, vous etes éreintés, les élève souvent odieux. Malgré l'idéal qu'ont certains jeunes profs après le concours, avec l'âge ça devient difficile de garder sa forme et son enthousiasme.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonnes vacances :-)
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