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jardin secret
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21 mars 2021

Eternel recommencement

Alors me voilà confinée sans vraiment l'être et avec un couvre-feu raccourci d'une heure. J'avoue que je ne comprends plus trop et que je commence à me mélanger les pinceaux. Mais je ne suis pas là pour faire des polémiques sur un sujet largement débattu ailleurs. Je constate, c'est tout. 

J'ai franchi ma région hier pour aller dans une autre région confinée. A bien y réfléchir, je dois être maso. J'ai attendu monsieur France télécom qui a rebranché le fil du téléphone chez ma mère, fil qui pendouillait dans le jardin. Ne me demandez pas comment cela est arrivé exactement, je ne sais pas. Là aussi je n'ai pu que constater.

Je constate aussi que le téléphone ne marche toujours pas. Problème non résolu, mais je ne désespère pas.

Nous avons chargé deux voitures de cartons et de petits meubles.

J'ai fini la journée de samedi, un brin fatiguée.

Je crois que mes dernières vacances passées en grande partie à ranger, la reprise, l'état de santé de ma mère, la vente de la maison... tout cela a généré trop d'émotions.

Sans compter le petit passage au centre de radiologie pour ma mammographie annuelle. Indéniablement, même si j'ai moins psychoté que d'autres fois, j'ai quand même psychoté. Quand la manipulatrice est sortie de la pièce avec dans la main un papier bleu et un autre rouge, je ne suis demandé si il y avait là une raison quelconque. Si raison, il y avait je l'ignore mais l'essentiel est que mes seins sont "parfaits". Cet adjectif vient de moi. Ce n'est pas ce qui est dit dans le compte rendu, mais je trouve qu'il résume bien la situation. Ras.

Donc fin d'un ascenseur émotionnel.

Vendredi le soir, l'agence immobilière a appelé. Un couple a fait une proposition pour l'achat... au prix demandé. Je ne veux pas encore m'emballer. La promesse de vente n'est pas signée et après il y a encore les dix jours de rétractation. Mais franchement, j'aimerais bien que cette histoire de vente se règle vite et bien. C'est qu'une maison de retraite ça coûte cher et encore plus pour une personne qui touche moins de 800 euros de retraite.

Croisons les doigts.

Je suis allée voir ma mère cet après-midi et contrairement à mercredi dernier, j'ai réussi à rester calme. A dire vrai je ne sais pas trop quelle attitude il convient d'adopter. J'ai plus ou moins  bien supporté les "j'en peux plus de cette vie" et les geignements. J'essaie de trouver un peu de compassion en moi. Mais il domine de la tristesse. Je sais que je me suis forgée une sorte de carapace pour ne pas me laisser atteindre. Parce que sans cela, ce n'est plus vivable. ça ne m'empêche pas d'être inquiète, mais j'ai compris mon impuissance à changer les choses quoique je dise, quoique je fasse. Alors je tiens le rôle que je me suis donné : l'éternel petit soldat optimiste ! Ceci dit, je sais que ça va aller mieux, comme toujours. Les seuls inconnus sont : quand et pour combien de temps.

Je l'ai accompagnée jusqu'à la salle de restauration à 4 heures. On a pris de l'avance. Marche très très lente. Nous avons été rejointes (mais pas dépassées je tiens à le souligner) par une cohorte de déambulateurs guidés par des petites dames en bien meilleure forme que ma mère bien que plus âgées.

Je suis rentrée chez moi, vers 16 h 30, l'heure d'un petit thé. J'ai rebossé un peu, j'ai un peu glandouillé sur internet.

Je vais maintenant aller bouqiner le dernier livre de Delphine De Vigan et faire un gros dodo en espérant ne pas me réveiller en pleine nuit avec le cerveau branché sur ma mère ou sa maison. On verra bien.

Bonne soirée et bonne semaine.

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Commentaires
S
Le Covid depuis un an, l'emménagement de ta mère en maison de retraite, la maison à vider et à vendre, ton coup de stress chaque année pour la mammo (bravo pour les seins "parfaits": j'ai adoré l'expression!), et maintenant qu'elle est en maison de retraite où tu espérais qu'elle serait mieux elle déverse encore sur toi toute la pesanteur de sa vie : oui, ça fait beaucoup, tout ça! tu m'écris de prendre soin de moi sur mon blog, je crois que je peux t'écrire les mêmes mots en retour. Sincèrement, je pense que sans le Covid, ça serait quand même plus léger. C'est trop long, un an! et comme tu l'écris, les aberrations, les retours en arrière, l'impression de ne rien y comprendre et de ne pas avoir avancé en un an. Mais c'est comme pour ta mère : ça va s'arranger, juste on ne sait ni quand ni pour combien de temps. Ici, aujourd'hui, on a un avant-goût de printemps. J'espère qu'il en est de même chez vous. Il est bien le dernier De Vigan? J'ai bien aimé le thème, ça m'a donné envie de le lire. J'ai incité mon père à l'offrir à ma mère avec l'idée claire derrière la tête de le récupérer ensuite! Bonne semaine à toi!
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A
Pas facile d'entendre des propos comme "j'en peux plus de cette vie" venant de sa propre mère, elle a conscience de sa situation qu'elle voit comme une fatalité... ça fait mal. Pour elle. Et pour sa famille. Je me souviens de ma grand mère qui disait des choses comme ça aussi, quand on l'avait mise en maison de retraite. Elle voulait rentrer chez elle. J'étais ado, je ne savais pas quoi faire. Finalement, vivre loin de chez elle l'a fait mourir. Je ne veux pas etre pessimiste pour ta maman, mais c'est la réalité des maisons de retraite...
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