Long message !!
J'ai un petit rituel le wk, en dehors des courses, du café avec le petit morceau de chocolat, du travail pour la classe et de la visite à ma mère... je vais sur le blog d'une amie virtuelle de longue date. J'admire sa capacité à faire le point sur sa semaine passée, à mettre en avant les plus et les moins. On sent que ce "travail" d'écriture lui est nécessaire. Je viens justement d'y "faire un tour".
Tous les gens qui tiennent des blogs dans lesquels ils livrent une partie de leur vie, ressentent l'importance de l'écriture, mais nous le faisons tous différemment. Cela peut être une impulsion, comme une habitude.
Je sais que je délaisse ce lieu ces derniers temps. Ce n'est pas si grave. Ce sont des phases. Pour autant, je ne pourrais pas dire que je n'ai pas besoin d'écrire.
Je viens d'ouvrir le tiroir de mon bureau à la recherche de mon carnet intime bleu. Derniers écrits le 24 décembre 2020... Cela veut tout dire, ou ne rien dire en fait.
Que feront mes enfants plus tard de tous ces carnets ? Je crois que je les confierai plus volontiers à ma fille. Je la pense plus capable de comprendre ce que j'y écris, que personne d'autre. Peut-être parce que c'est une femme, peut-être parce que je la sais ouverte et pleine d'empathie.
En même temps, vu que je délaisse mon carnet en ce moment, il n'y aura peut-être pas grand-chose à lire au final. Il faudrait que je laisse dans mon sac à main... c'est d'ailleurs pour cela que j'avais opté pour un format plus petit.
On verra.
Revenons au présent. Comme vous le savez, je suis dans le rangement chez ma mère, dans les cartons, dans le tri. J'ai donné les clés à l'agence mercredi dernier. La maison devrait être proposée à la vente dès la semaine prochaine. Je crois que dès qu'un premier acheteur potentiel se fera connaître, j'arriverai mieux à me projeter et à savoir combien de temps il me reste pour tout mettre en ordre. Pour le moment, même si j'ai bien avancé dans le "projet" je n'arrive pas à le finaliser dans ma tête.
Sinon, après une période plutôt sereine et douce (période de presque plus d'un mois), ma mère est à nouveau en rechute. Je retrouve exactement les mêmes "symptômes" qu'en février dernier avant sa dernière tentative de suicide : douleurs au ventre, constipation, vertige, manque d'appétit, maux de tête, mal à la mâchoire... La différence c'est qu'aujourd'hui, elle est en maison de retraite et plus chez elle seule. J'espère juste que l'établissement saura gérer cette situation, que je sens malgré tout assez nouvelle et déstabilisante pour eux.
Ma maman, petite personne d'1 m 50 s'est liée (quand elle allait bien) d'amitié avec un grand monsieur de 90 ans. En ce moment, elle se raccroche à lui... quand je ne suis pas là. Il est bienveillant et tente de faire de son mieux. Je crois qu'il ne réalise pas que son état risque de durer plusieurs semaines. Je lui ai dit de prendre soin de lui et de prendre du recul car je sais que soutenir une personne dans l'état de ma mère est psychologiquement épuisant.
Je vais aller la voir cet après-midi et je sais déjà que cela va être compliqué.
Je commence à être connue par certaines personnes âgées à la maison de retraite, outre Jean-Jacques le grand ami, il y a aussi Josette, petite dame de 80 ans. Cette dernière s'est fixée un objectif louable : apprendre à lire à une pensionnaire de 60 ans. Sachant que j'étais "institutrice" elle m'a demandé des conseils et des ouvrages. J'ai un doute sur la capacité de l'autre pensionnaire à apprendre à lire, mais Josette a l'air motivé, alors j'ai fouillé dans les armoires de l'école et je lui ai déposé des manuels et fichier de CP, mercredi dernier.
Changement de sujet.
J'ai opté pour une autre méthode vis à vis de ma sœur. Au lieu d'attendre qu'elle prenne des nouvelles par elle-même (ce qui est très rare), je lui envoie par texto, des messages réguliers sur l'état de ma mère, sur l'avancement des démarches pour la vente de la maison... cela fonctionne puisqu'elle m'a rappelée il y a 15 jours. J'avais commencé aussi quand ma mère allait bien en lui envoyant des photos de la maison de retraite, de moi et ma mère prenant le soleil sur un banc. Le genre de photos que j'aurais aimées recevoir quand elle allait voir ma grand-mère... et que je n'ai jamais reçues.
Ah ma grand-mère... je n'arrive pas à savoir si j'ai vraiment intégré le fait qu'elle soit décédée. Ma mère, et c'est un sujet récurrent dès qu'elle recommence à aller mal, regrette de ne pas l'avoir vue avant sa mort. Il est vrai qu'au regard de son état de santé, ses déplacements dans le sud étaient très rares ces dernières années. Pour ma sœur je sais que ce deuil est très difficile. Elles avaient toutes deux tissé des liens forts. J'en ai été exclue et j'en suis peut-être jalouse, un peu ... il faut bien l'avouer. Ma sœur me disait l'autre jour, qu'elle était incapable de remettre les pieds dans la maison de retraite de ma grand-mère sans pleurer.
Cela fait écho à la demande d'une de mes amies. Sa maman est décédée l'année dernière. Elle était dans la maison de retraite où est actuellement la mienne. Elle a été appelée par l'administration car ils avaient reçu du courrier au nom de sa mère. Elle m'a demandé de le récupérer car elle se sentait incapable d'y retourner.
Cela m'arrivera certainement aussi un jour.
Pour l'heure, j'ai rapporté à ma mère une photo de ma grand-mère pour qu'elle l'accroche dans sa chambre.
Que vous dire d'autres ?
J'ai rendez-vous vendredi prochain pour faire ma mammographie annuelle. Ce n'est jamais mon moment préféré car il fait toujours remonter quelques angoisses, mais bon, l'examen permet aussi de les faire taire. Cette année, j'ai mieux géré "la date anniversaire" de mon cancer qui remonte tout de même à 2017... il serait temps. Néanmoins depuis 2017, la journée de la femme le 8 mars n'a pas le même "impact" sur moi. Le 8 mars 2017, j'étais dans le service de réa (alors vide de tous cas covid) suite à mon pneumothorax. Au regard de mon état, j'aurais pu être dans un autre service (pneumologie ou cancérologie) mais faute de place j'avais été mise là avec tous mes tuyaux et toute la machinerie qui bipait la nuit. Et si je me souviens encore plus de ce jour-là précisément c'est parce que j'avais obtenu le droit d'aller me doucher (chose que je ne pouvais pas faire car mon tuyau était trop court pour que j'atteigne la salle de bain). C'est assez déprimant de faire pipi et autre dans un bassin et de ne pouvoir se laver qu'au gant de toilette. Bref, ce jour-là, les infirmières extra de ce service avaient rallongé mon tuyau pour que je puisse atteindre la douche ! Mais quel bonheur ! Vive la journée de la femme ! Même si l'image que me renvoyait la glace de ma tête et de mon corps était peu flatteuse.
Je m'étonne en me relisant de voir comment je passe d'un sujet à un autre ! Je crois que je brasse dans cette note tous les "points" qui me restent à régler dans ma vie, tout ce qui à un moment donné m'a perturbée, blessée, meurtrie... toutes mes cicatrices. Certaines encore bien ouvertes, d'autres fermées et d'autres en voie de l'être.