18 ans
Et voilà, c'est aujourd'hui : les 18 ans de ma fille.
Nous avions fait une croix sur une grande fiesta dès le mois de septembre.
Notre président nous avait demandé de n'être que 6... bon, nous avions prévu 9 personnes au soir pour le 31...
Puis couvre feu à 21 heures...
Qu'à cela ne tienne, nous ferons ça le midi.
Et puis non confinement.
Voilà nous étions 4. Nous l'avons fêté le 31 au soir et le 1er dans la simplicté, mais la chaleur humaine.
Bien sûr, elle aurait préféré avoir plus de monde que ses parents et son frère... ainsi va la vie.
On se dit que si c'est mort pour la fiesta des 18 ans, on fera celle des 20.
On se console comme on peut.
Grand fille sera d'ailleurs la seule à rester confinée à la maison. Fiston lui tiendra un peu compagnie la semaine prochaine car il n'a pas grand chose de prévu d'un point de vue professionnel.
Mon mari bosse et je reprends demain le chemin de l'école.
Contrairement à certains collègues qui crient au scandale car la fameuse rentrée des élèves à 10 heures, a été annulée, je suis plutôt "contente" de retrouver mes élèves à l'heure habituelle.
D'abord parce que pour eux, ce sera la première rentrée avec le masque et il va falloir expliquer le nouveau protocole sanitaire... et dédramatiser tout cela.
Ensuite nous pourrons aborder tranquillement les actualités sordides des vacances, prendre le temps de parler de la liberté d'expression, du principe de laïcité, avant de participer à la minute de silence prévue à 11 heures.
Je suis et resterai marquée par la perte d'un collègue, comme je le suis face à l'attentat de Nice et tous ceux qui les ont précédés.
J'ai préparé des petits rubans noirs pour mes collègues et moi. C'est bien peu de choses, mais c'est toujours mieux que rien.
Nous travaillerons tout au long de ce mois de novembre et bien plus encore sur les thèmes de la liberté d'expression, de la laïcité et plus généralement du respect.
Demain soir, avec les collègues, nous nous réunirons pour bien mettre en place le nouveau protocole (décalage des entrées et sorties de classe, cours de récréations). Nous avons déjà beaucoup échangé ces derniers jours, mais les conversations à distance ont leurs limites. Il nous faut finaliser tout cela, d'autant que l'éducation nationale et ses informations changeantes ne nous aident pas. Mais c'est un autre débat.
Pour l'heure, un feu brûle dans la cheminée. Nous y ferons cuire, ce soir quelques châtaignes. La douceur est une denrée rare en ce moment, sachons la préserver.
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