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10 avril 2018

Détermination !

Affronter un cancer, n'est pas une chose simple. Comme n'importe quelle maladie d'ailleurs. Il faut souvent se battre sur beaucoup de fronts.

 Pour ma part, je n'ai pas eu à me préoccuper de mon emploi. Malgré les lourdeurs administratives (que je "subis" encore) et la lenteur du traitement des dossiers, en tant que fonctionnaire titulaire de mon poste, je sais que je vais retrouver ma classe à la fin de mon arrêt, et que les choses vont reprendre leur cours normal.

 Malheureusement tout le monde ne peut pas en dire autant. 

 Et après avoir vaincu le cancer, il faut encore pour certains se battre pour retrouver une place dans le monde du travail. 

 Le cancer n'est pas perçu par de futurs employeurs (ni par les banques) comme un atout. Et pourtant !

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Je mets un petit lien vers le blog de cette association.

Le blog, c'est ici

 

Je n'ai pas le recul nécessaire pour savoir si cette épreuve m'aura donné plus de détermination, de rage de vaincre, de positivisme ou de force intérieure.

 Peut-être qu'en toute modestie, il faut avoir un peu de tout cela pour s'en sortir. Ce n'est pas inné. Je crois que la maladie nous donne des forces ou révèlent nos forces. La contrepartie, c'est souvent que le "post cancer" est une étape difficile.

 Je ne le pensais pas. J'ai compris que tous ces traitements et opérations avaient mal menés mon corps et mon psychisme bien au-delà de ce que je pensais initialement.

 J'ai rencontré une ancienne collègue, il y a quelques temps qui me disait s'être effondrée à la fin du traitement.

 Sans pour autant avoir trop faiblie, je sais que j'ai eu et ai encore quelques petits passages "à vide" (vide relatif, néanmoins), quelques coups de mou et d'ultra sensibilité.

 Heureusement mon optimisme ne me lâche pas.

 En ce moment, je remue ciel et terre (en fait, je remue certains bureaucrates assis au fond de leur fauteuil, pour qui un nom n'est qu'un dossier) pour faire avancer ma reprise. Et c'est d'un compliqué.

 J'ai donc envoyé ma demande de réintégration à mi-temps thérapeutique mi-février, soit 2 mois avant la fin de mon congé longue maladie (fin au 17 avril prochain) comme stipulé dans le courrier que j'avais reçu. Ne voyant rien venir, je me suis interrogée et ai appelé les services concernés. Le premier service me rassure et me dit que mon dossier a bel et bien été transmis à l'étape suivant (service de la cohésion sociale et du comité médical). On me dit d'attendre et que le courrier pour l'expertise médicale va arriver. J'attends, j'attends... force est de constater que le mammouth administratif doit être englué sous des tonnes et des tonnes de glace. 

 J'ai encore rappelé en début de semaine, car sans avoir le QI d'Einstein, il ne faut pas être débile pour comprendre que si au 9 avril, on n'a reçu aucun courrier pour aller vers le médecin, une reprise le 17 avril est impossible.

 Là on me dit que je ne peux pas joindre le service du comité médical (on ne sait jamais que je fasse pression sur eux ou que je les réveille en pleine sieste). Fort bien... et on ajoute que je risque vu les retards pris de tomber à mi traitement à compter du 17 avril, mon congé longue maladie prenant fin. Gloups !!!! Je monte d'un ton, tout en restant cordiale avec mon interlocutrice, car je dois reconnaître que son service assure, répond au téléphone et renseigne au mieux. Mais je fulmine ! Que le retard pris par certains services me retombe sur la tronche, j'ai un peu de mal à l'encaisser.

 J'ai finalement trouvé le mail de ce deuxième service où l'on semble crouler sous les dossiers en retard. J'envoie donc un joli mail, cordial mais un peu agacé où je balance qu' "après m'être battue contre un cancer, je dois maintenant lutter contre les lenteurs de l'administration". J'adore cette petite phrase. J’y parle de respect, de personne derrière le nom, de retour serein au travail.

 Le lendemain, on me répond (oh miracle, j'ai réveillé quelqu'un), qu'ils ont mon dossier depuis le 8 mars dernier... (un mois en somme) et qu'ils vont m'envoyer dans l'après-midi la lettre pour que je prenne contact avec le médecin. 1 mois = 30 jours (ou 31 ne chipotons pas). Donc si je résume, il faut à ce service un mois pour envoyer deux courriers (un pour moi et un pour le médecin). Je suis impressionnée ! Et encore plus impressionnée que la dame ose m'écrire cela dans son mail ! 

 Comme je l'avais sous la main (ou plutôt dans la boîte mail), je poursuis mes petites questions : est-ce que je peux déjà prendre contact pour avoir rdv avec le médecin avant de recevoir le dit courrier (car le médecin ne l'oublions pas est avant tout médecin et a lui aussi un planning et un emploi du temps chargé). J'avoue que je n'ai pas attendu la réponse positive pour le faire, contact pris avec la secrétaire, rdv pris pour le 20 février à condition de recevoir la demande d'expertise. J'en remets une couche aujourd'hui avec le fameux service endormi, en leur donnant la date de mon rdv, en glissant que d'ici là "bien sûr" (ironie à peine masquée) j'aurai reçu le fameux courrier, et en interrogeant sur la date de la future commission (ah ben oui, parce qu'après le rdv médical, il faut que le médecin renvoie son rapport et que mon dossier passe en commission), en ajoutant que bien sûr je comptais sur eux pour que ce retard n'ai aucun impact sur mon salaire. Etrangement, j'ai reçu une réponse très brève (je sens que je commence à l'enquiquiner la petite dame, mais si je dois être payée à mi-temps à cause d'elle, pourquoi me priver), dans laquelle elle ne répond pas à mes questions (peut-être s'endort-elle avant la lecture complète de mes mails, que je fais quand même moins long que cette note !?). Une phrase pour me dire : "Ne vous inquiétez pas je l'envoie demain. Cordialement. "

 Je suis mauvaise ça fait deux phrases si l'on compte la formule de politesse. Elle l'envoie demain ! Elle envoie demain, le courrier pour l'expertise... le même courrier qu'elle m'a dit qu'elle allait m'envoyer mercredi après-midi. J'avoue que je m'interroge : elle se fout de moi, ou elle s'enfonce toute seule ?! Faut-il que je lui renvoie un mail demain pour lui demander si mon courrier a trouvé le chemin d'une boîte aux lettres ????

 N'ayant toujours pas réponse concernant la date de la future commission, date que ma circonscription ne connait pas non plus (ce n'est pas comme si de leur côté, ils n'étaient pas concernés non plus. Pensez-vous ! En ces temps de pénurie d'enseignants, ils doivent trouver quelqu'un pour faire mon mi-temps si on me l'accorde, sans savoir quand ce mi-temps commencera !), j'appelle sur leur conseil un autre service : service des affaires sociales et médicales. Et là, comme dans le premier service, je bénis les personnes qui répondent au téléphone (juste ça répondre au téléphone) et renseignent au mieux. Prochaine commission mi-mai, puis fin mai. Je croise les doigts pour passer mi-mai en espérant que l'administration ne délaisse pas tous ses dossiers pendant les vacances ou fasse des longs ponts avec les jours fériés de mai. On me confirme que mon salaire risque d'être impacté.

 J’avoue que ça m’achève et que cela m’agace considérablement. En fait je pense que j’aurais dû faire ma demande de réintégration dès que j’ai reçu le courrier m’informant des dates de mon congé longue durée soit le 19 septembre 2017 !

  Je suis dépitée et écoeurée.

Je vais essayer de prendre du recul sur tout cela et me dire que c'est peu de choses. Et je vais essayer de voir quel recours, je peux avoir pour que les dysfonctionnements administratifs ne me retombent pas dessus.

Il y a des jours où l'on se sent tout petit. Mais qu'importe je vais continuer de secouer le cocotier. Mon nom va finir par être connu de tous les services ! 

(Et félicitation à tous ceux qui auront eu le courage de lire cette note jusqu'au bout. Si vous vous êtes endormis, consolez -vous, vous pouvez intégrer sans problème certains services de l'éducation nationale. Moi, cynique ? )

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Commentaires
A
qui n'en était pas un, bien sûr !
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A
Moi aussi, j'ai lu ce billet jusqu'au bout et pourtant, j'ai hélas fait partie de l'Education Nationale durant un certain temps qui m'a semblé trrrès long !<br /> <br /> Non seulement il faut faire preuve de patience mais également de diplomatie car la petite dame derrière son bureau peut trouver le moyen d'avoir le dernier mot. Ayant déménagé en Alsace durant l'été à la sortie de l'école normale j'avais obtenu un poste de "brigade" dans la ville du sud où j'habitais auparavant. Je devais donc normalement y redescendre le jour de la rentrée pour "prendre mon poste", qui n'en étais pas un ou tout au moins ce jour là puisque je n'avais pas d'élèves et laisser par contre mes nouveaux élèves alsaciens (une classe de perfectionnement en ZEP), seuls durant au moins deux jours. J'ai fait le choix contraire , en ayant eu soin d'expliquer mes raisons par courrier. Et bien il a fallu plus de 6 mois pour que l'EN se souvienne de moi et daigne me verser un salaire...<br /> <br /> Bon courage à vous donc, soyez certaine que je compatis !
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S
J'ai lu ta note, non seulement sans m'endormir (je ne suis donc pas encore prête pour bosser dans les bureaux de la DSDEN :-)!) mais avec un énervement croissant. Je n'arrive pas à y croire. C'est indécent. Honteux. Je n'ai pas d'autres mots, mais je suis terriblement choquée. Se battre contre l'administration après t'être battue contre ta maladie me semble terriblement violent et injuste. Et ton salaire amputé par leur faute!!!... Je ne sais pas quoi te dire, à part de ne pas les lâcher. Ils ont bien de la chance, ces gens, à ne pas avoir été confrontés à la maladie : je n'ose croire que ça se passerait ainsi si tel était le cas. On est tellement loin de ce que le post-cancer devrait être en théorie : un moment humain, harmonieux, respectueux. J'ai honte de cette administration française. Ta circo réagit de manière un peu plus humaine, j'espère?...
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