Paradoxe
Jeudi dernier, j'apprenais une bonne nouvelle. Impression légitime de voir mon ciel s'éclaircir.
Et paradoxalement aujourd'hui, j'ai peur. Petite baisse de moral.
Je n'ai pas encore fini le traitement, que je crains déjà une récidive.
"Mon" cancer, triple négatif, n'est ni le plus courant ni le plus sympa.
Je sais que je vais avoir droit à une surveillance accrue. Mais la surveillance n'empêche pas la récidive, elle permet juste de traiter le cancer au plus tôt. C'est déjà beaucoup me direz-vous.. Aurais-je la force de retraverser tout cela une fois encore ?
Je ne sais pas pourquoi, je me pose ces questions, alors que je devrais juste savourer l'instant présent. Peut-être que ma bonne vieille carapace commence à se fissurer, peut-être que la bonne nouvelle de jeudi a ouvert une brèche et que je m'octroie enfin le droit d'exprimer mes peurs et mes craintes ? Peut-être que "tout" ce que je retiens en moi depuis des mois, s'exprime à travers cette baisse passagère de moral ?
Je crois que le retour au boulot (en temps et en heure) me permettra de penser à autre chose. Me sortir de la tête et du corps ce foutu cancer. Reprendre une vie "normale" sans y penser tous les jours et surtout sans me sentir "malade".
L'infirmier passe encore tous les jours. Mon sein semblait enfin "propre", mais aujourd'hui, une nouvelle poche de liquide a cédé. Etait-ce la dernière ? De toute façon , il faut que ça sorte, comme on dit.
On m'a "sorti" la tumeur du sein, mais le cancer est tenace. Il a bel et bien envahi mon mental.
je vais prendre le temps de regarder tout ce qui est beau autour de moi. Et des belles choses, il y en a.
Beaucoup, beaucoup...
Demain sera un autre jour et mon moral reviendra au beau fixe.
Besoin aujourd'hui d'exprimer tout cela (c'est aussi une façon pour moi d'évacuer).