Oups

Parfois on se berce de douces illusions. 
Mais les illusions ne durent qu'un temps.

Il suffit alors d'un grain de sable, plus ou moins gros dans l'engrenage, pour que l'on vacille.

J'ai vacillé, j'ai perdu de mon aplomb, j'ai temporairement mis mon sourire de côté.

Comme des bulles de champagne, elles sont montées doucement lundi, alors que je ne m'y attendais pas (ou presque).

Elles ont d'abord perlé au coin de mes yeux, les rougissant dangereusement, sous le regard interrogateur de quelques filles de ma classe (les filles sont observatrices...)

Elles sont sorties plus brutalerment lorsque je fus enfin seule. Je pensais que cette sortie collective de larmes allait m'apaiser, mais les bougresses n'avaient pas dit leur dernier mot.

J'ai craqué en salle des maîtres devant mon thé chaud, seul aliment que j'étais capable d'avaler. J'ai mis quelques mots sur ces larmes face à mes collègues qui connaissent ma situation.

En fait, je me suis fait peur.

J'ai sentie que je ne les maitrisais plus, j'ai senti les battements accélérés de mon coeur, j'ai senti la fatigue m'envahir.

Le soir, lorsque mon mari est rentré, j'ai juste dit : " ça va pas. je craque..." et j'ai pleuré. Pleuré une dernière fois de la journée pour tenter de tout évacuer.

Ce n'était pas la première fois que je pleurais. Cela m'arrive "fréquemment" ces derniers mois et je me l'autorise lorsque je suis seule dans ma voiture ou sur un banc public dans un parc à regarder une vue de Paris. Mais d'ordinaire, je ne pleure pas en public... et encore moins dans le cadre professionnel. Là, j'avoue que je n'ai pas tout maîtrisé.

Depuis je vais "mieux". Plus d'épanchement lacrymal. Jusqu'à la prochaine fois ... je souris, je ris... mais je reste sur mes gardes.

Sur les lignes de ce blog, je vais peu depuis quelques temps. Je contourne mes soucis en parlant lecture ou en postant des photos. Je sais qu'il faut parler. Mais parler ne change rien malheureusement. Je peux mettre des mots sur toutes les larmes que j'ai versées. Je sais de quoi elles sont faites. Je n'écris plus sur mes carnets depuis quelques jours. Même lassitude, même manque d'envie de redire encore et encore les mêmes choses. Je vais y revenir, je le sais. 

Je ne voulais pas faire un message larmoyant et triste parce que ce n'est pas moi. 

Si je savais dessiner, cette fois, je me représenterai dans une armure, épée levée fièrement vers le ciel et criant : " Larmes je vous vaincrai ! "

A coup de sourire, à coup de rire, à coup de couleurs .... 

Comments

[arigondas]

...Et puis cela fait du bien de l'écrire.

Du courage pour toi !

[Stéphanie]

Je l'avais deviné, que tu parlais de lecture pour ne pas parler du reste. Et c'est tout à fait humain et légitime que tu aies "craqué", avec ce que tu vis. Je vois que tu es entourée de personnes (tes collègues, ton mari) qui sont en mesure d'accueillir ces larmes avec bienveillance et ça, dans ce que tu vis de difficile, je trouve que ce sont de précieux trésors. Bon courage à toi. Bien sûr que tu vas vaincre!