Souvenirs d'enfants

Les enfants regardent le monde à travers leurs yeux. Ils s'arrêtent sur des images et des mots qui pour nous ne sont que peu de choses. Ils gardent en mémoire, des souvenirs d'une infime précision. Parfois un simple geste de notre part peut leur apporter beaucoup : des sourires, des attentes, des souvenirs, des "encore"...le mieux ce sont encore les rires.

Ma fille se souvient bien de ces petites choses pourtant anodines de la vie. Elle me rappelait, il y a peu, qu'à l'époque où je les déposais son frère et elle à la garderie, le matin, j'avais pris l'habitude (quand la météo froide le permettait) de dessiner sur les vitres arrières de la voiture tantôt un coeur, tantôt un escargot. Pourquoi un escargot me direz-vous ? La réponse est simple : je suis une piètre dessinatrice, mais l'escargot reste dans mes cordes.

Je ne pensais pas que ces dessins matinaux sur le givre des vitres avaient pu la marquer autant. Je comprends maintenant qu'elle les attendait avec impatience. Tout comme j'aime aller le soir vérifier qu'elle dort bien, et éteindre la lumière douce et changeante dans laquelle baigne sa chambre. Parfois, lorsque je passe la main sous sa tente de lit, pour atteindre la dite lumière, alors que je la pensais endormie, sa main se pose sur la mienne. Parfois c'est juste sa repiration qui me tient compagnie.

Clément lui  est devenu bien grand. Je ne vais plus le voir le soir pour le reborder. A 11ans, on n'a plus les mêmes attentes...

Mais je me souviens très bien de ce petit bonhomme qui dormait avec la voiture blanhe offerte par pépé et mémon (il a fallu en racheter une autre). Je me souviens des peluches qui ont pris place dans son coeur et qui sont parties une à une pour ne plus être remplacées.

Oui, à 11 ans, on change. On tente de s'affirmer avec un air bourru d'adolescent et une chevelure qui commence à pousser dans tous les sens. On se sent un peu un grand, mais pas trop quand même.

Et nous pauvres parents, nous observons nos enfants grandir. Un matin, ils se réveillent et déjà le pantalon acheté la veille paraît petit. Les bougies que l'on comptait sur les doigts d'une seule main s'éloigne tout doucement. Bientôt l'aîné sera plus grand que moi. 

Ainsi va la vie. La mienne est douce, remplie de belles choses. De souvenirs qui ne se comptent pas sur les doigts d'une seule main.

Un bonheur au quotidien. 

Comments

[Phany]

> Stéphanie

Tout de suite on se sent moins seule :) Comme quoi nous avons encore plus de points communs :)

[Stéphanie]

oui, énervée aussi!!!

[Phany]

> Stéphanie

C'est joliment dit : "hormonalement sensible". Moi dans ces cas là je suis hormonalement énervée :)

[Stéphanie]

c'est surtout moi qui ne suis pas assez douce avec moi-même (mon homme me l'a déjà dit plusieurs fois)... et puis, ces derniers jours, je suis hormonalement sensible, alors ça amplifie les sensations...

[Phany]

> Stéphanie

j'ai eu comme toi, l'an dernier ce passage à vide, qui fait que l'on se questionne, sur le temps qui passe, sur sa vie...je crois bien d'ailleurs que tu l'avais deviné. Aujourd’hui, je suis plus sereine, même si ce temps qui passe continue parfois de me perturber. C'est inéluctable, quoique l'on fasse...La vraie question c'est : qu'est-ce qui nous manque ? Quel rêve, quelle ambition, quelle envie, quelle peur nous titillent au point d'avoir peur de ce temps qui passe...?

Pas simple.

Je ne peux pas savoir si ta vie est plus douce ou moins douce que la mienne.

Nos vies sont semblables sur quelques points : notre prénom, nos enfants... Pour le reste, je ne te connais qu'à travers tes enfants.

Je ne voulais pas faire venir les larmes.