WESM (week-end sans mari)
Me voici célibataire depuis quelques heures, et pour quelques jours seulement.
Monsieur mon époux s’en est allé en WEB (comprenez week-end beauf). Pour expliquer brièvement, imaginez 9 gars, qui partent tous les ans quelques jours, pour partager des jeux de ballons, des parties de play-station…et autres divertissements typiquement masculins.
Quatre de ces messieurs, ont débarqué ce matin vers 9 h 30 avec armes et bagages. J’hérite de deux voitures dans mon garage, pendant qu’ils me piquent la voiture familiale.
Pendant que la voiture se chargeait, et autant dire qu’elle fut pleine à craquer au bout de 10 minutes, les hommes avouant eux-mêmes qu’ils avaient préparé des sacs « de fille », la gente masculine envahit ma cuisine pour prendre un café.
Aussi bruyant qu’un troupeau de filles, aussi inventif dans leur conversation. De quoi ont-ils commencé à parler ? De leur boudine respective. De la gastro d’il y a trois semaines qui fit perdre à l’un quelques kilos ( les autres le regardaient bavant d’envie sur son corps d’athlète…à la retraite).
Enfin passons. Les hommes partirent enfin. La voiture franchit le portail, 5 gaillards dedans, et plusieurs ballons de foot…
Peut-on m’expliquer pourquoi, je retrouvai quelques heures après deux tasses dehors sur le bord de ma fenêtre ?
Seule à la maison, avec mes deux loupiots, nous nous occupâmes de notre côté. Dessins animés pour les uns, puis coloriages, puis jeux divers et variés ; pendant que j’occupai mon temps en repassage, ménage et navigation sur internet.
Ma fille choisit ce dernier moment pour aller chercher dans la cuisine le cadeau de la fête des mamans récupéré avant l’heure, (les enfants n’iront pas à l’école vendredi, car ma nourrice me lâche elle aussi ce week-end), et confectionné à l’école.
Je lui expliquais, que ce n’était pas aujourd’hui la fête des mamans, mais peu lui importait, elle voulait son pot de fleurs. Me voilà donc déballant mon cadeau du 29 mai, pour découvrir un joli pot rempli de lentilles et de fleurs en papier. Il trône à l’heure actuelle sur la cheminée.
Fiston ne profita pas de ce moment pour me donner le sien
(je soupçonne un collier, car depuis le temps qu’il me répète qu’à l’école, ils
font un collier mais que ce n’est pas pour la fête des mères…j’ai des doutes. Confirmation
dimanche)
L’heure du repas sonna. Nous envahîmes la cuisine mes monstres et moi.
Juste avant cela, j’avais tenté vainement de remettre le chauffage en route. Est-ce l’absence de mon homme ou les températures extérieures qui me glaçaient le bout du nez ?
Je dis en vain, car, cela n’a pas marché. Je soupçonne petit mari d’avoir trafiqué la chaudière avant de partir, connaissant mon caractère cul-gelé.
Et c’est comme cela, que l’on se rend compte, que c’est utile un homme parfois.
L’heure du café avait sonné. Les enfants jouaient dans le
salon, lorsque j’entendis un gros boum.
Et voilà que fiston débarque en pleurant, se tenant la tête d’une main et vociférant contre sa sœur qui venait de le pousser contre le radiateur.
Pas besoin de beaucoup de temps, pour me rendre compte que ses petits doigts et ses cheveux étaient salis par du sang.
J’accompagnai calmement petit gaillard à la salle de bain et j’entrepris de regarder sous les cheveux, l’étendue des dégâts. Je n’osais imaginer le pire n’ayant aucune envie de courir aux urgences un jour férié, avec deux enfants sous le bras.
Heureusement le bobo, ne me parut pas si grave que cela.
Une petite coupure d’un cm, un peu ouverte certes, mais rien de bien méchant. J’ai donc joué les infirmières et sorti mes super pansements qui rapprochent les plaies.
Sauf que… Sauf que coller des pansements dans des cheveux s’avère un peu difficile.
Alors, après une petite désinfection, et quelques coups de ciseaux pour dégager la plaie, je collai mes petits pansements. OUF !
Fiston a maintenant une espèce de petit rafistolage fait de pansements croisés, digne d’un pirate, et quelques mèches de cheveux en moins.
Il est 15 h 05 et je viens de vivre mes premières heures de
célibat.