Sous une dizaine
Depuis un nombre de mois que j’ai arrêté de compter, nous dormons sur notre sommier à même le sol, suite à un lit cassé par monsieur mon époux. N’y voyez aucune action à caractère sexuelle…ou alors c’était sans moi…
Mais passons. Au lendemain du premier janvier, sans doute pris dans le processus des bonnes résolutions petit mari décida que cette situation avait assez duré et nous voici donc, larguant nos enfants chez nono et mamie, franchir la porte d’un magasin de meuble nordique.
Après quelques errances nous choisissons notre futur lit et un canapé lit dont nous avions également besoin. Petit passage en caisse. Petit passage au service livraison pour constater que le coût de la livraison serait un peu moins excessif, si nous emportions quelques objets susceptibles de rentrer dans notre voiture (housse du canapé, matelas du canapé par exemple). Retour service après vente pour annuler notre commande. Redéambulation dans les allées pour prendre les dits objets. Repassage en caisse. Repassage au service livraison. Attente au service réception des achats.
C’était notre faute. Nous assumons.
Délais de livraison : sous une dizaine. Bien.
La dizaine de jours s'écoule. Petit mari convient d’un RDV un samedi matin. Je pars bosser, je reviens et je trouve petit mari au téléphone l’air relativement bougon.
Ouille, ça sent le pâté.
Sur le sol, un paquet ouvert contenant la tête du lit. Et c’est tout ! L' autre paquet s’est malencontreusement ouvert lorsque ces messieurs les livreurs l’ont transporté, et boum…les barres latérales du lit cassées !
Bon, soupirons et soufflons. Toujours pas de lit !
Relivraison prévue sous une petite dizaine.
Hier mercredi : la livraison arrive. Un monsieur très gentil et fort aimable décharge ses paquets dans mon entrée. Le lit est là. Entier, pas d’éclat.
Yes ! Super !
Et en plus, oh grand bonheur monsieur mon mari avait prévu de rentrer plus tôt du boulot.
A son retour nous étalons nos petites pièces avec la fiche de montage et commençons à jouer au légo avec notre lit. Je vous avoue que la construction de meuble ce n’est pas mon fort.
Notre travail a dû durer 10 minutes, puis là stupeur : il nous manque des vis. Notre paquet de vis est incomplet.
Deux vis stratégiques en moins et c’est foutu !
Nous remballons, nous réinstallons notre sommier, nous pestons : d’abord bibi, puis moi, quand la conclusion s’impose : je dois retourner au magasin de meuble le lendemain midi, soit ce midi !
Et j’y suis allée. Dans la joie et la bonne humeur qui me caractérisent, munie de mon petit descriptif à vis.
Service après-vente : choisir devant la borne le bon problème pour appuyer sur le bon bouton pour arriver au bon guichet : erreur de livraison, livraison incomplète, visserie…Visserie, oh, c’est moi ça.
Ticket en main je patiente. Peu, il faut le reconnaître.
C’est mon tour, j’avance vers le monsieur, je lui expose mon problème. Pas du tout étonné le monsieur me dit (trempez la dans l’huile, trempez la dans l’eau…) : « Ah, mais dormir par terre ça a un côté étudiant ! »
Oui, bon d’accord…mais je fais quoi moi ?
Il part en réserve. Reviens, discute avec un de ses collègues, fouille le contenu de quelques tiroirs…ça sent le problème à plein nez.
« Et bien nous ne les avons pas en stock. Elles sont fabriquées sur Paris. Ce sont des pièces bien spéciales. Je vais vous les commander et vous les recevrez sous… »
10 jours, je sais.
Et vous savez ce qu’il m’a dit en partant :
« Bonne nuit ! »
Ah, il manque peut-être de vis dans ce magasin mais pas d’humour !