un mercredi presque comme les autres.
Règle numéro 1 : quand la fatigue vous guette, ne pas larver davantage mais au contraire se bouger le popotin. Même réponse pour parer au coup de calgon.
Donc ne voulant pas déroger à cette merveilleuse règle et ne voulant pas me contenter de promener mes enfants dans un caddie dans le seul but de remplir un frigo
,
n’appréciant guère les températures frisquettes de ce dernier matin de novembre, peu propices aux promenades en pleine nature sauvage et picarde, j’entrepris d’emmener ma tribu chez Truffaut dans l’idée de décorer la maison pour les festivités prévues pour la fin du mois de décembre.
Nous prîmes donc notre joyeux traîneau rouge et nous voici cahin caha sur les routes. Les enfants se chamaillent un peu (toujours pour le principe). L’aîné parle et la cadette ponctue avec : « HAN….il a dit un gros mot ! ». « C’est même pas vrai ! » se défend le bougre et pour le coup il n’a pas tort. Le « Han….il a dit un gros mot » est devenu la phrase préférée de ma fille ces derniers temps, quoiqu’on lui raconte. Bah, on ne sait jamais, cela peut marcher.
Nous voici donc entrant dans le magasin où trônent déjà des sapins et surtout des décorations de Noël, belles et scintillantes, des guirlandes lumineuses qui clignotent de toute part. 
Je vois les yeux de mes enfants s’arrondirent, leurs mains sortent de leurs poches et leurs doigts tripatouillent tout. Ah le joli père Noël, oh la belle guirlande, Ah, le joli truc profondément hideux aux couleurs si vives qu’il faudrait presque des lunettes de soleil pour le regarder. Tout s’étale devant le consommateur qui ne sait où porter son choix… « Je veux ça maman ». « Non, mon chéri ». « D’accord maman » (un vrai petit miracle de Noël !!!) Je veille sur ma tribu qui a tendance à s’éparpiller à droite et à gauche. Je rappelle une traîneuse…et nous trottinons dans les allées. Je crains pour certains objets fragiles mis à portée de leurs petites mains, mais rien ne trépasse. Tout est solide à priori.
Nous remplissons notre petit panier de quelques petites décorations diverses et variées dont certaines à coller sur les vitres.
De retour à la maison les monstres se montrent impatients. Ils veulent coller les premières décorations sur les vitres. Je lance un : « OK, mais de toute façon avant de coller quoique ce soit, il faut nettoyer les vitres » et je pars étendre mon linge. Lorsque je reviens mes enfants sont munis de mouchoirs et frottent les vitres. Bon ….j’ai compris. Lavage intérieur des vitres du salon. Trop froid pour attaquer le côté extérieur le plus sale.
Une fois cette corvée accomplie nous passons à table dans la joie et la bonne humeur pour déguster notre poisson pané, accompagné de son traditionnel riz.
Nous engloutissons notre repas. Ma fille porte son verre plein à ses lèvres. Je lance un : « Fait attention il est bien rempli », lorsque sous mes yeux impuissants, son nez se plisse, ses yeux se ferment et elle éternue, soulevant son verre et projetant l’eau sur la table. La scène vue au ralentie était très amusante.
Mais depuis tout ce temps, nous n’avions toujours pas accroché les décorations sur les vitres. Nous étions donc en train d’écrire : joyeux Noël sur les vitres du salon, lorsque le téléphone sonna.
Tiens ma sister, qui m’appelle de son sud lointain. Echange de nouvelles, comment va le petit Florian ? En pleine forme.
Et plouf entre le pain et le saucisson elle me glisse : j’ai une nouvelle à t’annoncer. Alors là, je sais déjà que je vais verser mes petites larmes : elle est enceinte. Bientôt une petite sœur ou un petit frère pour Florian qui vient d’avoir un an. Sauf que, sauf que, elle est arrêtée pour trois semaines (jusqu’aux vacances de Noël pour le moment) car le placenta est décollé… Il convient donc de rester prudent, d’autant plus qu’elle avait fait une fausse couche il y a de cela trois mois.
Peu m’importe, elle est heureuse. Je le suis et positivons.
Je toussote et je crachote sur mon clavier d’ordinateur, je renifle et j’éternue dans le calme et la sérénité de cet après-midi frisquet. Y a pas à dire, on se sent si bien chez soit, lorsque dehors le froid guette tapi, prompte à refiler ses microbes.
Je viens de feuilleter mes magasines de cuisine pour trouver des idées de gâteaux pour dimanche…Il y en a un qui me tente tout particulièrement…
Je flâne, je feignasse et je me dis : « Profite de ce temps pour passer l’aspirateur, nettoyer la cuisine… »
Tiens le téléphone sonne : c’est mon papa. Petite discussion. Lui aussi vient d’apprendre la nouvelle.
Bon je ne devais faire du ménage moi ?
J’en ai fait. C’est bien je suis fière de moi…j’ai aussi fait des boules de Noël avec mes deux loulous. La petite commence à piger comment enfiler le sequin sur l’aiguille et piquer l’ensemble dans la boule en polystyrène…On s’éclate chez les phany-barnabé.
J’ai également accroché quelques guirlandes clignotantes.
Bon d’accord maintenant il faut que je range les sequins éparpillés sur la table, les décorations de Noël qui peuvent encore attendre dans leur carton…Mais ma foi, les activités auront été variées…
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