parents-enseignants : une abysse ?
Je m'excuse par avance pour cette note qui contient certains mots grossiers qui ne sont pourtant par d'ordinaire mon quotidien.
Mardi 29 novembre
Lorsque j’étais plus jeune, j’écrivais sur des cahiers, mes rebellions d’adolescentes.
Aujourd’hui, je vis avec mon temps et je me défoule sur mon ordinateur. J’aligne des mots comme une thérapie pour évacuer le stress et l’énervement qui me tenaillent depuis 2 bonnes heures. Je tape frénétiquement sur mon clavier…Ce n’est plus un gouffre c’est une abysse sans fond à la surface de laquelle nage la connerie humaine dans toute sa splendeur.
J’ai quitté l’école en disant à mes collègues qu’elles ne s’étonnent pas si je n’étais pas là jeudi. J’ai mal à la gorge, je suis énervée, je suis désabusée. Je suis partie sans envie, dépitée ! Pourquoi donner autant de son temps, de sa patience, de sa personne pour qu’un père d’élève vous engueule en pleine classe devant tous vos élèves ?
J’en ai marre des cons. Et si ils pouvaient éviter d’être trop représentés parmi mes parents d’élèves ce serait le pied.
Mercredi 30 novembre
Nuit difficile. J’ai mal dormi. Le réveil nocturne de ma fille m’a coupé dans mon sommeil. Après j’ai tournicoté et tournicoté dans mon lit en repensant à ma journée.
Je me sens fatiguée ce matin, un rien enrhumé, un peu fébrile.
Pourtant je sais que malgré ce que j’ai écrit hier, je serai à mon poste demain. Mais aujourd’hui, je n’ai plus aucune envie. Pas envie de bosser pour ma classe. Pas envie d’y retourner, pas envie de m’y investir et de donner de mon temps. Je m’accorde donc une pause d’une journée. Et je reprendrai le flambeau demain. Je tiendrai bien haut ma bannière pour donner encore et encore de mon temps à mes élèves, pour leur donner le sens du mot respect qui fait tant défaut à certains adultes. Et si monsieur, je n’avais pas de conscience professionnelle comme vous l’avez si bien dit, je ne serai pas là aujourd’hui à me poser tant de questions.
Enlevez moi cette putain de conscience professionnelle et je pourrais claquer la porte de cette fichue institution. Laissez moi dire : « Salut, j’en ai assez, je me casse ». Laissez moi rêver que je le ferai un jour. Rêve ou cauchemar ? J’aurai alors perdu bien des illusions !
Mais le pire c’est que j’en perds. Mais le pire c’est qu’aujourd’hui je me demande ce que je pourrais faire d’autre ? Le pire c’est qu’aujourd’hui je n’ai plus envie.
Mettons cela sur un coup d'une fatigue passagère, mettons cela sur une accumulation, mettons cela sur le dos de ce que l’on veut. Mais les faits sont là !